COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Saguenay, 30 octobre 2020 – La première semaine du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) aura permis d’exposer le projet d’usine de liquéfaction pour ce qu’il est réellement: un éléphant blanc dangereux, polluant et qui produirait un gaz fossile dont presque personne ne voudra. Voici 4 mythes entretenus par le promoteur qui ont été démolis cette semaine:
Mythe #1: «L’acceptabilité sociale est au rendez-vous pour GNL-Québec»
Depuis le début des audiences lundi, 77% des interventions (83 ont présenté « contre » et 21 ont présenté « pour » ) ont été en défaveur ou en opposition claire au projet. « Ce qui m’a frappé cette semaine, c’est la qualité et le sérieux des interventions des citoyens qui ont souligné les failles et les dangers du projet. De nombreuses personnes de la région (d’Alma à Petit Saguenay) ont aussi pris la parole contre le projet. Ajoutez à cela les 48 associations étudiantes représentant 300 000 étudiants qui ont fait une sortie inédite contre le projet et près de 90 000 à une pétition s’y opposant et vous avez un bon portrait de la perception de GNL/Gazoduq au Québec », explique Adrien Guibert-Barthez, co-porte-parole de la Coalition Fjord.
Mythe #2: «L’étude de marché a été bien faite et il y aura des acheteurs pour le GNL»
L’économiste de renom et professeur Éric Pineault a lâché une véritable bombe lors du dépôt de son mémoire mardi, qui remet totalement en question la justification économique du projet.
Si on résume: l’étude de marché commandée par le promoteur à la firme Poten et Partners évaluait le potentiel du projet de GNL Québec en fonction de la demande mondiale anticipée de gaz liquéfié…mais aucunement de l’offre!
Quiconque avec des notions de base en économie y verra un grave manquement, car cette balance entre la demande et la production du gaz est fondamentale pour évaluer le prix mondial éventuel du gaz et donc, la compétitivité du GNL qui serait produit par Énergie Saguenay (l’un des plus chers au monde) et ses prétentions à remplacer le charbon en Asie. C’est majeur.
« Cette étude est complètement bâclée. Si un étudiant me donnait ça, je ne lui donnerais même pas la note de passage », a expliqué Éric Pineault. GNL est un mauvais élève. Nous jugeons en avoir eu ici une autre preuve.
Mythe #3: «Il s’agit d’un projet vert qui met de l’avant une énergie de transition»
La présentation du respecté géologue Marc Durand lundi matin a donné le ton à cette semaine où la question des gaz à effet de serre qui seraient émis par le projet a maintes fois été identifiée comme problématique et irresponsable.
L’expert a entre autres expliqué que GNL a complètement éludé la question des GES qui seraient émis par les 16 000 puits de gaz qui devraient être forés dans l’Ouest canadien pour alimenter le projet, par des fuites de méthane qui dureraient des décennies.
De plus, les différents experts ont tous fait mention du fait que les émissions mondiales du projet seraient d’un minimum de 50 millions de tonnes d’équivalents CO2 par année pendant 25 ans. Les variations dans les estimés dépendent du lieu et de l’utilisation finale du gaz selon eux. «Cette quantité de GES, ce serait l’équivalent des émissions de 10 millions de voitures sur les routes à chaque année ! En pleine crise climatique, ce serait complètement aberrant. Ce serait une claque dans la face des jeunes générations», ajoute Adrien Guibert Barthez.
Mythe #4: «Le projet dynamisera l’économie locale»
Les coûts de la réalisation du projet pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean pourraient aussi être importants en termes de pertes d’emplois dans l’industrie touristique régionale et de nombreux témoignages ont soulevé cette inquiétude.
Dans sa réponse aux questions posées par la commission, même le ministère du tourisme du Québec a présenté une mise en garde claire, expliquant que l’industrialisation et la navigation engendrées par le projet « pourraient poser des enjeux en matière de promotion de la destination et pourraient engendrer d’importantes conséquences sur l’image de celle-ci. »
« L’industrie touristique est un secteur économique d’importance pour la région. Selon Statistique Canada, la région accueille annuellement environ 1,2 million de touristes de l’extérieur, ce qui génère près de 6286 emplois », précise Adrien Guibert-Barthez.
Mercredi, la municipalité de Tadoussac est elle aussi venue soulever ses grandes inquiétudes, expliquant que l’industrie basée sur les observations de baleines et des paysages naturels fournit environ 1 000 emplois annuellement sur son territoire et plusieurs centaines sur la Côte-Nord.
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Pour plus d’information:
Adrien Guibert-Barthez
Porte-parole, Coalition Fjord
(418) 376-3371
comm.fjord@gmail.com