L’Association de protection du Lac Kénogami (APLK) milite depuis plus de 20 ans pour créer une aire protégée autour du Lac Kénogami afin de sauvegarder une forêt mixte ancienne contenant des arbres de plus 450 ans dont la préservation est essentielle à la qualité de l’eau du lac qui fournit en eau potable plus de 80% des habitants de la ville de Saguenay. Des scientifiques ont démontré que le lac subit déjà un stress considérable dû à l’occupation riveraine et aux activités récréatives intenses qu’il subit. La prévention de la pollution par les activités humaines existantes est déjà un énorme défi. À ces risques, vient s’ajouter une coupe forestière à proximité, qui aura pour conséquence l’érosion des sols et la sédimentation du lac, ce qui pourrait lui être fatal à moyen terme. En effet, le Ministère des ressources naturelles et des forêts (MRNF) a autorisé la coupe à blanc au sud du lac Kénogami en utilisant le prétexte qu’il fallait couper les conifères atteints par la tordeuse des bourgeons d’épinette dans une forêt où poussent approximativement 55% de feuillus.
André Bouchard, un biologiste du Ministère de l’environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la faune et des parcs (MLCMFP), a écrit dans une lettre datée du 21 janvier 2019 que « Toute intervention industrielle dans une aire protégée ou un projet d’aire protégée est incompatible avec des objectifs de protection de la biodiversité poursuivis dans un territoire où les épidémies d’insectes (comme les feux) sont des événements naturels qui génèrent des micro-habitats (débris ligneux, arbres morts debout, etc.) ne doivent pas être combattus dans une aire protégée…
Une aire protégée est un endroit où justement, on laisse la nature évoluer sans intervention humaine importante, sinon la poursuite d’activités récréotouristiques à faible impact. »
Voilà quelques unes des conséquences appréhendées des coupes forestières au sud du Lac Kénogami :
- L’eau potable : les principaux cours d’eau du lac Kénogami et ses affluents fournissent l’eau à boire à 125,000 habitants du Saguenay. Selon Sonja Behmel, une spécialiste en limnologie, ces eaux pourraient contenir un surplus de matières organiques et de métaux lourds causé par de l’érosion à la suite des coupes forestières longeant les rivières et les ruisseaux;
- La destruction de la faune : en février 2022, le MFFP s’est autorisé à construire des chemins d’exploitation forestiers malgré les mesures de protection qu’il avait lui-même adoptées pour protéger l’aire de confinement des cerfs de Virginie. En agissant de cette façon, le ministère des Forêts détruisait l’habitat sécuritaire des cerfs de Virginie, les forêts matures. Ce qui fait que dans un couvert de neige de 2 mètres et plus, les cerfs de Virginie ne peuvent échapper à leurs prédateurs faute de corridors écologiques.
Par résolution de son conseil municipal, la Ville de Saguenay a demandé au Ministère le 7 mars 2022 de ne pas autoriser de nouvelles coupes forestières dans ce secteur, ce à quoi le MRNF
La Coalition Fjord a joint sa voix à l’APLK, à Ville de Saguenay et aux centaines de citoyens préoccupés par l’intégrité de la forêt Cyriac et par la qualité de l’eau potable à l’occasion d’une récente consultation sur le Plan d’aménagement forestier 2023-2028.
Perspective citoyenne recherchée…
Quoi qu’il en soit, une perspective citoyenne est plus nécessaire que jamais dans ces dossiers et d’autres comme par exemple:
- Les déversements des eaux usées des municipalités et de l’industrie;
- L’impact des bateaux de croisière sur le Saguenay;
- Les travaux dans le cadre des investissements dans la zone portuaire;
- Ariane phosphate;
- Métaux Black Rock;
- La stratégie gouvernementale Avantage Saint-Laurent Le Fjord;
- Les recherches menées sur la biodiversité du Fjord;
- etc.
Si vous désirez soutenir financièrement nos actions, vous pouvez effectuer un don en ligne.