Métaux BlackRock

La fonderie de Métaux BlackRock ainsi qu’une usine cryogénique pour l’alimenter s’installeraient dans la zone portuaire de Grande-Anse. L’exportation se ferait par navires cargo sur le fjord. Une pollution atmosphérique et des rejets gazeux et liquides seraient à anticiper. Les impacts cumulatifs sur le bruit, la pollution atmosphérique et le nombre de navire font en sorte que le projet est contestable. La date de début des travaux est inconnue étant donné les difficultés de l’entreprise à finaliser son financement. Le gouvernement du Québec a déjà accepté le projet, malgré les critiques nombreuses. Nous suivons attentivement l’évolution du dossier.

La compagnie MBR, qui a fusionné avec Strategic Ressources, a annoncé la mise en veilleuse de son projet de mine de ferrovanadium à Chibougameau. Plutôt que de construire une fonderie de fer en fonte brute et en ferro-vanadium, elle envisage se limiter à établir une fonderie de boulettes de fer à Port Saguenay. Elle prévoit quadrupler sa production par rapport au projet initial, ce qui aura certainement un impact au niveau des émanations polluantes. Elle devra également consommer une quantité astronomique de gaz naturel, selon la Coalition « Sortons le gaz ». Les sources d’approvisionnement en fer ne sont pas encore établies, ce qui laisse une incertitude sur le plan de l’impact du transport. Le besoin en eau était déjà connu comme astronomique également. Qu’en sera-t-il ? Compte tenu de ces changements, l’étude d’impact réalisée à l’origine, ainsi que le rapport du BAPE, sont-ils toujours d’actualité ou de nouvelles études environnementales sont-elles requises ? Le BAPE s’était également prononcé sur le projet de desserte de gaz naturel à Port Saguenay. L’entreprise doit amasser 640 M$ en investissements si elle veut démarrer sa production prévue en 2027. Rappelons qu’Investissement Québec détient 41% des parts de cette entreprise.

Le projet original en chiffres (sans la méga fonderie) :

  • Nombre de GES émis : 356 000 tonnes d’équivalent CO2 (0,44% des émissions du Québec en 2015 et 0,66% des émissions prévues du Québec en 2030).
  • Nombre de navires : 12 à 24 / an = 24 à 48 passages dans le fjord

Revue de presse :

Sur le fjord en général :

Extraits du rapport du BAPE sur le projet de Métaux BlackRock :

Sur les bélugas :

« Pris isolément, les 25 navires par du projet de MBR auraient probablement un impact limité sur le béluga. L’évaluation des impacts de la navigation sur cette population devrait cependant être effectuée de façon globale par le MDDELCC, le MFFP ainsi que Pêches et Océans Canada, afin de prendre en compte l’effet cumulatif des projets nécessitant du transport maritime prévus pour les prochaines décennies au regard du principe de développement durable de respect de la capacité de support des écosystèmes » (p. ix)

Sur la faune terrestre :

« L’étude d’impact a été jugée recevable bien que les inventaires fauniques ne répondaient
pas aux exigences de la directive du ministre du Développement durable, de
l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) ainsi qu’à
celles du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). L’initiateur s’est cependant engagé à en réaliser de nouveaux à l’été de 2018. Deux espèces susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables, soit la paruline du Canada et le quiscale rouilleux, ont été identifiées à proximité de l’emplacement prévu de l’usine. La réalisation des inventaires du milieu naturel devrait être une exigence pour la recevabilité des études d’impact, car sans ces derniers, il est légitime de s’interroger sur la qualité de  l’évaluation des impacts ainsi que sur l’efficacité des mesures d’atténuation proposées. » (p. ix)

Sur la rentabilité économique :

« La concrétisation des quatre projets connexes et d’un projet de mine à Chibougamau, de
même que la détermination des caractéristiques physico-chimiques des sous-produits de
l’usine, constituent toutefois des sources d’incertitude pouvant présenter un risque financier pour le projet d’usine. Dans le cadre de son analyse environnementale, le MDDELCC devrait consulter Investissement Québec et sa filiale Ressources Québec, gestionnaire du fonds Capital Mines Hydrocarbures, au sujet des incertitudes qui découlent des diverses autorisations environnementales qui restent à obtenir. Il s’agirait, pour le ministère, de s’assurer de la prise en compte de ces risques par le gouvernement du Québec avant que le projet ne soit autorisé, le cas échéant, compte tenu de l’investissement public consenti.» (p. xv)

Sources :

Métaux BlackRock Inc. Usine de transformation de concentré de fer en fonte brute et en ferrovanadium, Étude d’impact environnemental, Rapport principal, juin 2018.

Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, Projet d’usine de transformation de concentré de fer en fonte brute et en ferrovanadium à Ville de Saguenay, Rapport 345, Rapport d’enquête et d’audience publique, octobre 2018.


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