Proposition d’aire marine protégée en amont du Fjord

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Le ministère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a lancé une série de concertations en vue d’identifier des possibles aires marines protégées. Au Saguenay—Lac-Saint-Jean, la section du Saguenay en amont du Parc marin Saguenay—Saint-Laurent a été proposée, soit entre le Cap au Leste et la Rivière Valin. Ce secteur regorge d’une biodiversité à protéger, notamment des aires de repos et d’alimentation pour les oiseaux migrateurs et des aires de reproduction du capelan et de l’éperlan arc-en-ciel. 

Le Conseil régional de l’environnement et du développement durable (CREDD) en a fait la proposition. Pour que cette proposition soit soumise à la discussion, elle devait recevoir l’appui d’au moins une Municipalité rurale de comté (MRC). La MRC du Fjord a accepté et celle de Saguenay n’a pas donné son appui.

La Coalition Fjord est représentée sur une table de concertation dont l’objectif est d’obtenir un consensus relativement à cette proposition. Par la suite, si la proposition d’aire marine protégée est recommandée, une série d’analyses interministérielles et intergouvernementales pourraient conduire le gouvernement à faire une annonce d’intention en 2027. Sur cette table de concertation sont représentées plus de 25 organisations des secteurs industriels, récréotouristiques, municipaux, des communautés autochtones, de la recherche, et de citoyens. C’est le Comité de la Zone d’intervention prioritaire (ZIP) Saguenay—Charlevoix qui assure l’animation de cette Table.

Entre septembre 2025 et avril 2026, quatre rencontres sont prévues afin de rechercher le consensus nécessaire à la soumission d’une proposition d’aire protégée en amont du Fjord. Pour la Coalition Fjord nous voyons les enjeux suivants :

  • Un consensus autour de la reconnaissance de l’aire protégée elle-même ;
  • La prise en compte de l’ensemble de la zone, incluant la Baie et la portion longeant la rive sud;
  • Le suivi et les interventions qui seront nécessaires à l’obtention de la décision finale, ce qui implique une nécessaire mobilisation.

Petit rappel historique

On se souviendra qu’un exercice similaire, un peu moins formel toutefois, avait conduit le gouvernement du Québec à cibler le secteur en amont du Fjord comme aire protégée, mais qu’au plus fort de la lutte contre GNL Québec, la chambre de commerce, Rio Tinto et le député conservateur fédéral de Chicoutimi avaient réussi à faire retirer le projet en octobre 2020 par une série de représentations à cet effet. Et ce, même si le statut d’aire protégée n’aurait même pas empêché le transport de GNL sur le Fjord, on craignait que le statut d’aire protégée ne nuise au développement industriel de la région.

Vigilance et mobilisation requises

Les récentes recherches nous informent que la biodiversité est plus imposante que jamais dans le Fjord. Les scientifiques nous invitent à la plus grande prudence devant la possibilité d’une augmentation du trafic maritime advenant la réalisation des nombreux « grands projets » en cours. Dans ce contexte, la vigie citoyenne est de mise.

Élisabeth Côté, Louise Denis, Pierre Dostie

Pour le Comité de coordination de la Coalition Fjord