
Les escales sont en croissance au port de La Baie. Entre 2006 et 2023, le port a reçu 517 escales qui ont totalisé près de 800,000 passagers et membres d’équipage. En 2024, pas moins de 80 escales totalisant près de 150,000 passagers et membres d’équipage ont été comptés au port de La Baie. En 2025, on compte une soixantaine d’escales comportant autour de 100,000 passagers et membres d’équipage.
L’industrie des croisières n’a pas bonne réputation au plan écologique. Il existe peu de contrôle sur le comportement des armateurs et les activités en mer. D’où l’importance de s’y intéresser d’un point de vue citoyen. Les pratiques de promotion et d’accueil sous la responsabilité de Promotion Saguenay, ainsi que les activités portuaires, sous la responsabilité de Port Saguenay, sont néanmoins importantes et davantage à notre portée. Dans quelles mesures favorisent-elle le développement durable ? Jusqu’à quel point l’ensemble de l’industrie réussit-elle à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement et plus spécifiquement des écosystèmes ? Enfin, les impacts économiques suffisent-ils à compenser pour les impacts environnementaux ?
Trois membres de la Coalition Fjord ont eu une première rencontre le 27 mars 2024 avec des représentants de Port Saguenay et de Promotion Saguenay concernant les activités des navires de croisières. Nous souhaitions en savoir davantage sur leur impact environnemental et sur les pratiques durables des promoteurs et propriétaires de navires. Les échanges ont été riches en informations. Les deux organismes ont affirmé être mobilisés sur l’implantation de pratiques durables. Port Saguenay participe au financement du Groupe de recherche sur l’écosystème du Fjord et collabore avec d’autres partenaires scientifiques. L’on se rappellera que lors du BAPE sur le projet Énergie Saguenay, nombreux sont les acteurs qui ont déploré le peu de connaissances scientifiques sur la biodiversité du Fjord et sur l’impact du trafic maritime, un préalable à tout projet industriel. L’approvisionnement local en produits locaux et régionaux est priorisé.
Électrification des navires à quai
Aussi, des études sont menées en vue de desservir les navires en électricité durant leur séjour, ce qui leur permettrait d’éteindre leurs moteurs pendant leur escale. Plus de 20% des GES émises par les navires le sont lorsqu’ils sont à quai. À Saguenay, les GES émis par les navires de croisières à quai représentent 50% des GES émises à quai par l’ensemble des navires circulant sur le Fjord. L’électrification permet de réduire les GES à quai de 98%.
Vidange des eaux usées
La vidange des eaux usées des navires est également une préoccupation. La loi fédérale interdit le rejet des eaux grises et des eaux usées, qui doivent être traitées préalablement, à moins de trois milles marins du littoral, ce qui ne peut donc se faire dans le Saguenay. La loi ajoute cependant « dans la mesure du possible », ce qui soulève un questionnement sur le contrôle de ces activités. L’installation d’infrastructures permettant la vidange des eaux usées à Saguenay serait un atout, en plus d’être une source de revenus, bien que ce soit un défi technique. Mais comme la ville rejette à l’occasion ses propres eaux usées lors de fortes pluies, notamment à La Baie, l’on en déduit que celle-ci devrait solutionner ce problème avant tout.
Les membres ont signifié leur intérêt à rencontrer des porte-paroles de l’Association des croisières du Saint-Laurent, qui représentent les propriétaires des navires de croisière, pour échanger sur les nombreux défis de cette industrie, qui a la réputation d’être parmi les plus polluantes dans le monde. À suivre…
Lisez aussi l’article intitulé: Devrait-on limiter le nombre de croisières sur le Saint-Laurent (on y parle également du Saguenay) ?
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